Agréable rencontre un samedi soir à Marseille-City, où une touriste esseulée est venue me demander conseil pour passer une agréable soirée.
Fraichement débarquée depuis Yokohama, la belle a gentiment offert son Recaro droit.
Et oui, le charme des voyages à l'étranger où les gens ne vivent pas comme nous, il s'agit d'une RHD.
Je ne suis pas dépaysé, le combiné d'instruments reprend le même chiffrage que ma Micra, ainsi que les témoins d'alerte.
Je ne regarderai plus ma Micra de la même façon
Un tour de clef et le gros 6 s'ébroue dans un grondement caverneux, très librement relayé par le tuyau de poële inox qui tient lieu d'échappement.
La belle me dit succinctement que son beau six-en-ligne de 2.6L de cylindrée est coiffé par un collecteur à 6 papillons, comme certains beaux cousins teutons de la même époque.
Déjà ma perspicacité légendaire m'indique l'âge de la demoiselle, qui ne fait pas ses 15 printemps.
Dans un souffle annonciateur de tempête, j'apprends ensuite que ce sont deux turbocompresseurs Nismo qui soufflent à 1.2 Bar à travers un intercooler frontal...
...et qui ouvrent le box à 500 fringants poneys
ARF !!!
On démarre tranquillement, le temps que tout monte à température, roulant sur le couple du 6 comme un diésel, les claquement et les relents nauséabonds en moins.
On flâne sur la Canebière, on arrive sur le Vieux Port où notre Primera Tuning semble faire forte impression avec ses jantes feu vert et son aileron planche-à-pain
En fait des Volk TE37 et l'aileron réglable monté d'origine sur les R34, mais bon
Nous voilà sur la Corniche, ha ! l'huile moteur est à 90°
On soutient un peu plus le rythme, dans les lacets urbains, on apprécie de suite le HiCas, le système 4 roues directrices Nissan qui place l'arrière en enroulant le plus naturellement.
Il faut l'essayer pour comprendre le ressenti, l'arrière ne campe pas sur ses appuis comme sur un propulsion classique, on sent que ça pousse de l'arrière, mais sans opposer de résistance, on passe en douceur.
On ressent la même chose avec le pont arrière actif d'une Lancer EVO, mais là en plus on sent l'arrière pivoter : magique !
On voit le David au loin, on en profite pour appuyer plus franchement...
Le temps de remarquer que le différentiel central qui était resté sage jusque là vient de balancer près de 40 m.kg de couple sur le train avant, et David nous montre déjà ses fesses
Tout simplement monstrueux, le bouilleur envahi l'habitacle de ses grognements de lion MGM,l'accélération coupe la respiration et prend les tripes pendant que le paysage s'estompe, et que notre champ de vision se résume à une carte postale, loin devant nous.
Notre belle étrangère qui paraissait si sage se révèle une coquine au tempérament de feu
Bon là on s'est fait choper à froid, on se dit que maintenant on s'y attend on nous y reprendra pas à deux fois.
Ben non
à chaque passage de rapport c'est le catapultage assuré
J'évite de tirer les rapports, on est en ville quand même
on verra plus tard pour envoyer à fond dans des endroits plus reculés
Ah ! un feu rouge !
Ah ! trois lascards en E46 berline se mettent à notre gauche et nous matent comme pas permis plein de morgue.
La part de kéké qui sommeille en chacun de nous se réveille en sursaut, et deux/trois accélérations histoire de déclancher la dump tiennent lieux de présentation.
Le regard de nos voyageurs de la nuit change de registre pour l'interrogatif...
...et la BM' recule de de deux mètres pour lire le sigle portée par la malle
on ne les reverra plus
cultissime
Notre touriste s'étonne de cette farce avortée, elle qui est habituée à cruiser à plus de 250 (deussancinkante !) sur le Wangan ne comprend pas que l'on puisse faire tant de simagrées.
Première rencontre avec les moeurs Marseillaises où l'on parle souvent fort, parfois mal, mais où l'on reste somme toute de braves garçons
Premier choc des cultures.
Le reste de la soirée se passera plus calmement dans un resto (japonais bien sur) près du Pouce.
La belle m'a promis une balade plus pimentée dans l'arrière pays.
Ca promet